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Les Français au Penjab dans l’empire de Ranjit Singh (1822-1839)

deschodt_les_francais_du_penjabConférence du lundi 5 décembre 2016, à 18 h. 15, au centre André Malraux, Paris.

Conférencier : Éric Deschodt, écrivain et journaliste. Auteur de Penjab, éditions de Fallois, 2016.

Fuyant une Europe sans âme, le capitaine Allard et le maréchal des logis Ventura vont chercher en Inde la vie supérieure qui leur est interdite par l’insupportable Sainte-Alliance « des rois contre les peuples », l’Europe des Restaurations. Pourquoi l’Inde ? L’Inde, c’est Golconde, tout y est fabuleux et les perspectives sont immenses. Les Anglais sont très forts mais une puissance s’oppose à leur hégémonie. Au pied de l’Himalaya, entre l’Hindoustan qu’ils occupent et l’Afghanistan, l’empire sikh du Penjab ne cesse de s’étendre et son maître a besoin d’hommes sûrs pour assurer cette croissance. Il reçoit donc à Lahore, en mars 1822, les sieurs Allard et Ventura pour un entretien d’embauche, et les engage sur-le-champ.
Commence une épopée unique. Allard, ayant fait venir en renfort deux camarades, va contredire les lieux communs de la faiblesse humaine, en premier l’inconstance et l’envie. Ranjit Singh et ses quatre lieutenants français seront unis comme les doigts de la main. L’armée sikh devient la première d’Asie et l’empire un modèle de prospérité qui s’étendra jusqu’à la Perse.
Cet épisode méconnu constitue une des strates importantes de l’histoire indienne, encore riche d’enseignement. Il s’est déroulé dans le dernier bastion de résistance aux Anglais ; à la mort de Ranjit Singh et de son bras droit Allard, survenues la même année, en 1839, les Anglais entrent à Lahore.
Eric Deschodt nous apportera son regard d’écrivain éclairé sur l’histoire.

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Termez, centre de rayonnement du bouddhisme indien

161111_pierre_lericheConférence, avec projection, du lundi 21 novembre, à 18 h. 15, au centre André Malraux, Paris

Conférencier : Pierre Leriche, directeur de recherche émérite au CNRS

Historien et archéologue, Pierre Leriche, travaille sur la Bactriane depuis 1969 et à Termez depuis 1993. Cette cité est mal connue du fait de son isolement dans une zone frontière délicate. Or Termez est une des plus importantes cité de la Bactriane-Tokharestan (au contact de quatre mondes : l’Inde, les steppes, l’Iran et la Chine).  Passage important de la route de la soie, elle a eu un rôle stratégique, politique et religieux de premier plan. Les cultures grecques et indiennes s’y sont rencontrées. Les recherches sur les monuments bouddhiques de Termez ont permis de suivre les routes de la diffusion et du développement du bouddhisme en Asie centrale. Le premier contact de Termez avec l’enseignement du bouddhisme s’est produit aux environs du 1er siècle de notre ère, au temps de la la formation du royaume kouchan.
Directeur de la Mission archéologique franco-ouzbèque de Bactriane, Pierre Leriche a mené des fouilles qui ont généré une nouvelle histoire de Termez :  de nombreuses informations ont été recueillies sur le rôle et la place des monuments de l’ancienne Termez dans le développement de l’art bouddhique. D’authentiques chefs-d’oeuvre, qui seront montrés lors de la conférence, en sont  l’un des signes les plus évidents. La conférence nous permettra de mieux comprendre que les civilisations de l’Orient sont aussi à la base de notre culture.
Pierre Leriche a dirigé de nombreuses publications, notamment, Art et civilisation de l’Orient hellénisé (Picard, 2014),  Termez sur Oxus (Maisonneuve & Larose, 2007) et La Bactriane au carrefour des routes et des civilisations de l’Asie centrale (Maisonneuve & Larose, 2001).

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Ishwarchandra Vidyasagar (1820-1891), de la tradition au combat pour les femmes

bhattacharya_tradition_au_combatConférence du lundi 7 novembre, à 18 h. 15, au centre André Malraux, Paris.

Conférencière : France Bhattacharya, professeur émérite des universités, Institut national des langues et des civilisations orientales (Inalco), Centre d’études de l’Inde et de l’Asie du Sud (CEIAS).

France Bhattacharya évoque pour nous un homme exceptionnel qui fait partie de ceux à qui l’on doit au XIXe siècle la Renaissance du Bengale.
Issu d’une famille traditionnelle, Vidyasagar a incarné un humanisme moderne et s’est résolument opposé à la situation faite aux femmes, déesses certes, mais aussi et surtout servantes et « faire-valoir ».

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Le Pañcatantra et Jean de La Fontaine

alain_porte_2016Conférence du lundi 17 octobre 2016, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris

Conférencier : Alain Porte, sanskritiste

La conférence sera ponctuée de lectures de textes par les comédiens Nita Klein et Fayçal Adel et de virgules musicales.

12 fables du 2e recueil de Jean de La Fontaine (XVIIème siècle) trouvent leur origine littérale dans 12 contes des 5 livres du Pañcatantra (Vème siècle). Mais cette source d’inspiration imprègne tout le recueil des fables.
Notre poète français a été touché par les affinités secrètes qu’on perçoit entre son aspiration à la solitude et la vie contemplative des ermites.

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De la Grèce à l’Inde : Krishna

161010_schmid_2_affiches_sConférence, avec projection, du lundi 10 octobre 2016, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris

Conférencière : Charlotte Schmid, directrice d’études à l’École française d’Extrême-Orient

Les premières représentations figurées connues tant du dieu hindou Vāsudeva-Kṛṣṇa que de son frère selon les textes indiens, Balarāma, apparaissent sur des monnaies d’argent datées du IIe siècle avant J.-C., retrouvées sur le site d’une ville considérable de la Bactriane grecque, le site d’Aï Khanoum, qui fut fouillé par la Délégation archéologique française en Afghanistan de 1964 à 1978.
Ces objets font s’interroger sur les relations entre les colonies grecques d’Asie Centrale et le monde indien, sur le lien entre monde grec et apparition des représentations figurées en Inde, et, enfin, question d’importance pour celui qui s’intéresse aux origines du vishnouisme, sur l’importance de Balarāma par rapport à Vāsudeva-Kṛṣṇa et donc à Viṣṇu qu’attestent ces monnaies. Ce qu’on appelle communément la colonne d’Héliodore, une colonne libre qui se dresse en Inde Centrale, forme un contrepoint à ces monnaies. Colonne, donc objet monumental, peu transportable, en pierre, portant une inscription qui, pour brève qu’elle soit, est nettement plus développée que les légendes des monnaies d’Aï Khanoum. Située dans un territoire assurément indien cette fois et  témoignant de la dévotion adressée à Vāsudeva-Kṛṣṇa par un personnage rattaché au monde grec par le nom qu’il porte et la généalogie à laquelle il se rattache, cette colonne et les représentations qui y sont associées nous permettront de considérer  les relations entre mondes grecs et indiens depuis l’Inde même.

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Amour profane et amour mystique : Laylâ et Majnûn dans les miniatures indiennes

amina-okada-2016Conférence, avec projection, du lundi 6 juin 2016 au centre André Malraux, Paris

Conférencière : Amina Taha-Hussein Okada, conservateur général, musée national des arts asiatiques-Guimet.

« Qays, de la tribu des Banû ‘Amir tombe amoureux de sa cousine Laylâ. Tout devrait concourir à leur bonheur : ils n’ont aucune crainte quant à l’accord de leurs familles, portées à ce type de mariage préférentiel entre cousins. Qays est poète, et il décide de chanter son amour à tous vents. Il enfreint ainsi une règle majeure du code bédouin : l’amour est signé par l’union des époux, mais il doit être précédé de silence, faute de quoi la jeune fille est déshonorée. Dès lors, tout s’enchaîne : le refus de la famille de Laylâ, l’échec d’une tentative de conciliation menée par le représentant du calife de Damas, le mariage forcé de Laylâ, son départ de la tribu. Qays sombrant dans la folie et allant vivre avec les bêtes du désert, sa mort enfin, d’épuisement et de douleur.

Quel qu’en soit l’arrière-plan, la légende crée un mythe : celui de l’amour parfait et impossible, ou impossible parce que parfait, voué, en tout cas, à être incompris des autres ».

« Majnûn, Le fou de Laylâ »
Le dîwân de Majnûn, traduit intégralement de l’arabe, présenté et annoté par André Miquel.

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Goa (1510-1961) 450 ans de présence portugaise en Inde

michel_chandeigneConférence, avec projection du lundi 23 mai 2016, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris
Conférencier : Michel Chandeigne, éditeur, spécialiste du monde lusophone et de l’histoire des Découvertes.

« La ville de Goa fut aux XVIe et XVIIe siècles une ville parmi les plus florissantes de l’Asie, un carrefour du monde entre les trois grandes civilisations hindoue, chrétienne et musulmane. Cette région de l’Inde qui resta portugaise jusqu’en 1961 se caractérise par une culture métisse originale qui touche tous les aspects de la vie quotidienne. Jamais un état occidental, le Portugal, n’aura connu de présence aussi longue sur une terre asiatique et laissé une telle empreinte dans les mentalités, les moeurs, l’architecture et le paysage. Car Goa reste en Inde une exception, même si une immigration massive venant des États voisins, notamment du Maharashtra, tend à diluer sa spécificité dans l’anonymat des foules hindoues. » Goa 1510-1685, L’Inde portugaise, aspostolique et commerciale, (dir. par Michel Chandeigne), éditions Autrement, 2007.