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Les Havelî de Delhi et Jaïpur du XVIIe au XXIe siècle

haveli-sylvie-dominiqueConférence, avec projection, du lundi 7 mars 2016, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris.

Conférencière : Sylvie Dominique, doctorante en Histoire à Delhi University.

On définit par havelî le statut attaché à toute grande demeure dont le propriétaire exerçait une influence importante sur l’économie et la société de l’Inde moghole du XVIIe siècle. Ces demeures, occupées par la classe dirigeante, l’élite féodale, les riches marchands et les usuriers, étaient des centres de consommation et de production souvent dotés d’une aura politique.

À Jaipur et Old Delhi, deux grandes capitales de l’Inde pré-coloniale entretenant des relations diplomatiques privilégiées, les Havelî prirent la forme la plus adaptée au climat des régions du nord : la maison à cour. Si leur forme a su s’adapter ou résister à l’influence européenne au début du XIXe siècle, la destruction de l’institution et de l’édifice fut amorcée par la chute du dernier Moghol en 1857.

L’approche proposée explore ces demeures dans leur contexte socio-historique. Elle tend à voir les Havelî non comme des édifices isolés, mais comme des lieux de mémoire et d’histoire dont la relation au pouvoir et à la société fut plusieurs fois redéfinie au gré des époques. Elle incite également à regarder la Havelî comme une source d’information inestimable sur la culture de cour, le goût et les normes esthétiques de la période pré-coloniale de l’Inde.


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Elephanta, Shiva au coeur de la roche

elephantaConférence, avec projection, du lundi 25 janvier 2016, à 18 h. 15, au centre André Malraux, Paris

Conférencier : Thierry Zéphir, ingénieur d’études au musée national des Arts asiatiques-Guimet, enseignant à l’École du Louvre

Le site d’Elephanta (Maharashtra) illustre la vitalité et la diversité exceptionnelles des arts hindous de la période post-Gupta. Généralement attribuée au mécénat du roi Kalachuri Krishnaraja (environ 550-575 A. D.), la grotte d’Elephanta déploie un ensemble remarquable de hauts-reliefs illustrant les plus importants mythes shivaïtes,  d’une richesse évocatrice unique dans tout l’art indien.

badamiLe site de Badami fera l’objet d’une deuxième conférence par Thierry Zéphir, le lundi 8 février 2016, toujours à 18h 15. Pratiquement contemporaine de la majestueuse grotte d’Elephanta, la délicate grotte n°3 de Badami (dans l’État du Karnataka) fut consacrée en 578 A. D. par Mangalesha, le frère du grand roi chalukya Kirtivarman 1er. Elle se caractérise par de somptueux hauts-reliefs illustrant une part importante de la mythologie du dieu Vishnu (notamment, certains de ses avatars majeurs (Varaha, le Sanglier, Trivikrama, le Dieu au trois pas, ou Narasimha, l’Homme-Lion). Présentés dans une perspective historiographique et iconographique, ces   monuments excavés seront présentés et expliqués à la lumière des recherches les plus récentes.

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De l’Inde qu’on épouse à l’Inde qu’on exploite

160112angotindeepouseConférence du lundi 11 janvier 2016, à 18h précises, au centre André Malraux, Paris

Conférencier : Michel Angot, sanskritiste.

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Le Mahâbhârata et Battlefield (2015)

Avant la représentation de Battlefield mis en scène par Peter Brook et Marie-Hélène Estienne aux Bouffes du Nord, (d’après le Mahâbhârata et la pièce de Jean-Claude Carrière, 1975), Peter Brook s’entretient avec Jean-Claude Carrière sur leur collaboration autour du Mahâbhârata et de Shakespeare (17 octobre 2015).

Le mystère humain du Mahâbhârata

Quand le Mahâbhârata a été mis par écrit, il avait déjà été conté pendant des centaines d’années dans tout le continent indien et, en Inde, explique Peter Brook, nous avons assisté à cette continuité étonnante : des conteurs par terre entourés de gens tous assis. Quand on a mis ensemble les premiers manuscrits issus des quatre coins de l’Inde, on s’est aperçu que les récits étaient plus ou moins les mêmes ; les actions parallèles varient mais l’épine dorsale demeure, le cœur est le même partout. C’est un grand mystère : serait-ce le subconscient de l’Inde qui a senti le besoin de se manifester dans ces histoires ? Aucun autre pays n’a un rapport aussi étroit avec une œuvre que le continent indien.

Le Mâhâbhârata, shakespearien ?

Quand nous avons rencontré le Mahâbhârata, nous avons été totalement convaincus de ce qui se dit en Inde encore aujourd’hui, « Ce qui n’est pas dans le Mahâbhârata n’existe nulle part ». On peut dire la même chose pour Shakespeare. Prenons l’ensemble de ses pièces, on trouve toujours quelque chose qui s’applique à toutes les situations humaines qui existent, et sa générosité est si totale qu’il donne aux plus petits personnages le maximum d’humanité. Voilà deux œuvres de l’humanité qui viennent de deux pôles séparés et qui ne se sont pas connues pour autant qu’on le sache !

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Inde-Europe : une histoire connectée XVe-XXIe siècles

markovits-inde-europeConférence du lundi 23 novembre 2015, à 18 h. 15, au centre André Malraux, Paris.

Conférencier : Claude Markovits, directeur de recherche émérite CNRS

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Les influences indiennes dans l’art népalais

influences-indiennes-gilles-beguinConférence, avec projection, du lundi 9 novembre 2015, à 18 h. 15, au centre André Malraux, Paris

Conférencier : Gilles Béguin, Conservateur général honoraire du Patrimoine, ancien directeur du Musée Cernuschi

La culture des Newars de la vallée de Kâthmându participe pleinement de la civilisation indienne et la grande majorité des auteurs considèrent le Népal comme le seul royaume hindou à avoir su conserver sa totale indépendance face à l’islam. Il serait cependant intéressant de préciser ce lieu devenu commun et, nous restreignant au seul domaine des arts plastiques, préciser les vagues successives d’influences, leur assimilation ou au contraire les résistances qu’elles ont pu rencontrer.

Cette évocation du patrimoine newar est bienvenu à l’heure où, en raison des récents tremblements de terre, nombre de monuments historiques parmi les plus importants ne sont plus que ruines.

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Conte initiatique inspiré par le Râmâyana : l’éveil de la reine Tchoudâlâ

alain_porteConférence du 12 octobre 2015, à 18 h 15, au Centre André Malraux, Paris

Conférencier : Alain Porte, sanskritiste

Lecture de textes par Nita Klein et Fayçal Adel

À l’occasion de la publication de son ouvrage L’éveil de la conscience ou l’illumination de la reine Tchoudâlâ (Dervy), Alain Porte évoquera pour nous ce conte indien qui appartient au Yogavâsishtha, vaste ouvrage en vers, rédigé au Xe siècle de notre ère, en langue sanskrite. Inspiré par le Râmâyana, ce texte, traduit du sanskrit, présenté et annoté par Alain Porte, nous livre une question qui se trouve au coeur de la tradition indienne : comment concilier le renoncement et la vie ?

En effet, comment concilier et réconcilier notre vie dans le monde, soumise aux aléas du Temps, et notre for intérieur tout entier tourné vers la libération ? C’est bien là la question vitale qui est l’objet du dialogue entre la reine Tchoudâlâ et son époux, le roi Shikhidhvaja. Elle a atteint l’éveil au coeur de ses activités quotidiennes, et lui le cherche, en vain, au fin fond des forêts.
Leur dialogue réussira le miracle de dénouer ce qui serait resté peut-être, dans la bouche d’un orateur, une controverse philosophique sans issue : fondre en une seule réalité son existence incarnée et son être intemporel.
Ainsi que le dit la reine Tchoudâlâ à son époux :

Celui qui a renoncé à toute chose
Comme une lampe privée d’huile
N’en continue pas moins d’éclairer toute chose
Comme une lampe pourvue d’huile.

Alain Porte, accompagné de deux comédiens, nous fera vivre le message de l’ouvrage sous la forme d’une conversation initiatique.